Fernand Tinturier 1977 à 2017
Peu de sociétés ont à leur tête tout à la fois un directeur, un arrangeur, un compositeur et un enseignant. Bien sûr, on pourrait dire que Fernand Tinturier est tombé dans la marmite quand il était petit. Mais tous les petits-fils et fils de directeur de fanfare ne disposent pas d’un tel éventail de talents. Son père ne le voulait pas musicien et, comme chez les Strauss, c’est en cachette qu’il prend ses premières leçons de musique ; le professeur ? Son grand-papa, qui a dû être très fier de découvrir chez cet adolescent de quatorze ans autant d’excellentes dispositions.
Il rejoint bientôt l’Harmonie des Cadets, avec sa trompette, son instrument de prédilection. Cela lui vaut, très vite, son surnom de “Louis”. Avec quelques copains cadets, il monte le Royal Tiger’s Band. A l’époque des “yé-yé”, le groupe déjà “New-Orleans” remporte le concours du Festival romand Jazz-Rock-Twist à La Tour-de-Peilz. Les musiciens en sont encore fiers aujourd’hui ! Puis, l’Old Style College Band, connu loin à la ronde, fait les belles heures de la Cave à jazz bellerine. Pour son groupe, Fernand concocte moult arrangements.
Trompette militaire, puis sous-officier, il profite de l’enseignement de l’adjudant M. Guido Anklin dont les encouragements le poussent à se lancer dans la composition. La marche “Bex-les-Bains” inaugure sa carrière de compositeur. C’était en 1966, et depuis, Fernand va sans relâche jouer, arranger, composer, et bientôt diriger, avec passion.
Sa maîtrise de nombreux instruments, sa curiosité, lui permettent d’offrir à sa société un programme d’une variété extraordinaire. Du classique à la variété, en passant par le”latino” et le jazz, les musiciens de l’Harmonie interprètent des morceaux faits sur mesure. Son autorité au pupitre, son ironie parfois mordante mais surtout son extrême compétence amène son équipe (dont plus du tiers a moins de 20 ans) à présenter régulièrement des concerts d’une rare qualité.
Mais il fallait explorer d’autres horizons. Et pourquoi pas un spectacle musical ? Ce sont d’autres contraintes, donc de nouvelles recherches. Le chœur s’ajoute à l’harmonie. Le compositeur crée alors pour des voix, le directeur devient chef d’orchestre. Une magnifique aventure, cette “Tour du monde”, un spectacle grandiose monté dans le parc magique de la Tour de Duin, une indiscutable réussite.
Ce qui est certain, c’est que les sociétés de musique d’ici et d’ailleurs lui doivent beaucoup : nombreuses sont les fanfares et les harmonies qui profitent de ses conseils et qui jouent ses œuvres. Et que dire de tous ses élèves qui, grâce à lui, ont appris non seulement à lire la musique puis à jouer d’un instrument, mais encore à apprécier la musique sous ses formes les plus diverses.